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понедельник, 5 мая 2014 г.

Russie : dans la tête de Poutine (iv annee)

C’est le grand jeu du moment. Se mettre dans la tête de Poutine pour essayer de comprendre ce qu’il s’y passe. Exercice de style auquel se livre Vladimir Federovski avec le talent qu’on lui connait. Ce qu’il cherche depuis 20 ans, comment il y parvient, passe encore. Mais ce qu’il va faire dans un mois, là, ça devient vraiment casse-gueule. Raison de plus pour essayer ! Mais que cherche Poutine ? Depuis 20 ans, on entend la question et le plus souvent, les réponses tombent à côté. Poutine le dictateur sanguinaire, l’autocrate qui bourre les urnes, les pauvres Russes tout empreint de tolérance, d’ouverture et de curiosité opprimés par l’affreux despote. La grille de lecture classique des médias et des diplomates durant ces années-là les a fait passer à côté du fond. Le retour de la Russie sur la scène internationale, le désir de revanche, l’orgueil national blessé et une population russe qui dans sa majorité n’attendait que ça, et qui aujourd’hui se retrouve soudée derrière lui comme rarement. Mais là, demain, que va-t-il faire en Ukraine ? Annexer l’est comme la Crimée ? Peu probable. Le territoire est flou, et surtout, c’est un "gros morceau". Là où Américains et Européens ont regardé ailleurs avec la Crimée, ils ne pourraient pas laisser passer qu’un acteur de la scène internationale redessine les frontière et la carte du monde comme bon lui semble. Ou alors autant fermer l’ONU et revenir à la diplomatie comme la faisait Talleyrand en 1815. Poutine répond aux Américains qu'il agit dans l'intérêt de l'Ukraine En revanche, intervenir pour "calmer le jeu", imposer son influence en laissant le temporaire durer, c’est possible. Au tout début de la crise en Ukraine, Poutine disait que la Russie interviendrait en Ukraine si les populations (sous-entendu russophones ou russes) étaient physiquement menacées. Prétexte classique, déjà utilisé en 2006 pour intervenir dans la petite province géorgienne d’Ossétie du Sud. Il demandait alors au conseil de la fédération de voter un décret l’autorisant à utiliser l’armée russe hors de ses frontières "pour protéger des populations civiles". Jeudi, Poutine lâche LA phrase, LE mot qui résonne comme un code d’intervention : "le régime actuel à Kiev a commencé à utiliser l'armée contre la population dans le pays, c'est un crime très grave contre son propre peuple". Manière de dire qu’il se sent à présent libre et légitime à intervenir militairement en Ukraine de l’est. Dans ce scénario, des soldats russes passent la frontière. Sécurisent aéroports et routes. Demandent aux milices de rentrer chez elles, ce qu’elles feront évidemment. Et la tension retombera. À Washington, qui condamnera, Poutine répondra qu’il agit dans l’intérêt de l’Ukraine, et que la présence militaire russe permettra d’organiser dans le calme le scrutin du 25 mai. Scrutin qui devrait aussi mettre le pays sur la voie d’une fédération. Élection présidentielle qui peut tout aussi bien tourner à l’avantage des pro-russes. Quelle date choisir pour les élections ? Reste à choisir la date. Pourquoi pas aux alentours du 9 mai, date qui commémore l’armistice de la Deuxième Guerre mondiale. Une guerre dans laquelle les Russes ont perdu près de 15 millions d’hommes et femmes. Conflit dont les régions de l’Est de l’Ukraine justement, ont tant souffert (Doniesk, Karkiv). Région où la propagande russe utilise l’Histoire pour jouer sur la lutte contre les "fascistes de Kiev". Voilà ce qui peut se passer dans la tête de Poutine. Ou pas !

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