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понедельник, 2 июня 2014 г.

Conversation (IV annee) «Le terrorisme contemporain est un processus inscrit dans l'histoire. Il évolue, il mute, mais il reste. Il vient du passé, il participera au futur. »

«Le terrorisme contemporain est un processus inscrit dans l'histoire. Il évolue, il mute, mais il reste. Il vient du passé, il participera au futur. » Le maître et fondateur de cette secte est connu sous le nom de Hasan Ibn As-Sabbah (ou Hasan-i-sabbâh). Précurseur d'une véritable guerre de terreur aux opposants à ses conceptions politico-religieuses, par l'intermédiaire d'assassinats au poignard ; les assassins, véritables « élus » de leur secte, utilisant un poignard particulier lors de l'accomplissement de leurs missions salvatrices. Pour les victimes, les assassins étaient des fanatiques engagés dans une conspiration meurtrière contre la religion et la société. Pour les ismaéliens, ils formaient un corps d'élite dans la guerre contre les ennemis de l'Islam...(...) En frappant les oppresseurs et les usurpateurs, ils donnaient l'ultime preuve de leur foi et de leur loyauté, et se gagnaient une félicité éternelle immédiate ». L'analogie des Fidâ'î avec le Djihad et avec différentes mouvances et organisations paraît évidente. Elle coïncide avec l'utilisation d'une violence politico-religieuse visant des personnes établies et précises hier, mais particulièrement aveugle de nos jours car visant essentiellement de grandes concentrations de personnes. Analogie toujours, par l'usage d'une violence fanatique et paradoxalement désenchantée, n'ayant d'autre recours immédiat possible que celui de la « félicité éternelle », et ce, par le sacrifice. De plus, il nous faut noter, que dans le cas des Fidâ'î, tout comme dans celui du Djihad islamique et de la mouvance du parti de Dieu, il s'agit non seulement d'une violence interne au groupe politico-religieux concerné mais aussi et surtout, de la démonstration externe d'une ambition politique et religieuse d'intervention, d'ingérence, jadis régionale, mondiale de nos jours, l'aspect déstabilisateur de cette politique n'en étant pas le moindre signe. Mais le plus important est que le terrorisme se fantasme, se rêve, se projette comme un double parfait de ce qu'il veut détruire, il devient, il est, un Etat, légaliste et légitime, certes dans l'absurde mais aussi dans l'absolu; il juge, emprisonne, condamne et exécute ses verdicts, contre la société, devant l'Histoire. Tout terroriste est dès lors, légitimiste : il ne peut transgresser la loi, puisqu'il agit pour une plus grande loi, celle qu'il reconnaît comme sienne. Il n'assassine jamais, il exécute une sentence ; ainsi, lorsque suite à l'attentat dont il à fait l'objet le 12 octobre 1809, Napoléon interroge Friedrich Staps, celui-là même qui vient de tenter de le poignarder, il s'entend répondre: « vous tuer n'est pas un crime, c'est un devoir ». Dès lors, les guerres terroristes de demain ne peuvent être perçues de façon isolée, mais comprises comme éléments d'une stratégie globale. Les modèles du XIXème siècle et du XXème siècle, dans lesquels le terrorisme était cloisonné, sont balayés. Les référents nationaux conduisant aux conflits terroristes frontaliers peuvent apparaître vidés de leur substance, mais ils n'en demeurent pas moins ancrés dans les esprits amenant d'étonnantes résurgences. Le plan horizontal disparaît au profit d'une nouvelle dimension, celle du relief, de l'instantanéité, de l'ubiquité, de la profondeur. Le passage de la stratégie des échecs, frontale, pyramidale, hiérarchique, à celle du jeu de go, induisant une large volatilité dans l'espace, renforce le caractère déstabilisant de ce phénomène.

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