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понедельник, 28 ноября 2016 г.

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Russie. "L'Europe n'accepte plus la liberté d'expression"


"Nous espérons que cette résolution ne portera pas atteinte au travail des médias russes. Car fermer des chaîne de télévisions ou des journaux demeure une décision intolérable", souligne Maria Zakharova, la porte-parole du ministère des Affaires étrangères russe. 




Reportage. La résolution adoptée par le Parlement européen mercredi dernier qui promet de lutter contre la propagande des médias russes et des terroristes islamistes est perçue en Russie comme une nouvelle attaque européenne après les sanctions en 2014.
Envoyé spécial Saint Pétersbourg (Russie)

La pluie et le vent s’abattent sur la ville de Saint-Pétersbourg en cette fin novembre. Avant l’arrivée de l’hiver et des premières tempêtes de neige, les Azéris, Ouzbekes, Kirghizes et Caucasiens employés pour quelques roubles se dépêchent de terminer la rénovation des toits et des façades. Les sanctions européennes et surtout l’envolée des prix, après la forte dévaluation du rouble depuis deux ans, poussent les Russes les plus précaires à multiplier les petits boulots ou faire des heures supplémentaires. « On dépense presque deux fois plus d’argent pour la même quantité. Ce n’est pas les maigres compensations salariales qui vont nous aider », constate Olga. « On économise et on achète de plus en plus de produits russes, moins chère », poursuit-elle. Etant donné la situation, les fêtes de fin d’année sont encore loin des préoccupations. Les discussions portent surtout sur la dernière résolution du Parlement européen. « Vous nous aimez décidément pas ? Vous parlez de démocratie mais vous souhaitez fermer nos médias », s’emporte Vitia, réagissant aux informations dans son taxi, qu’il continue de conduire à 68 ans.

À Saint-Pétersbourg, les habitants restent abasourdis par cette décision

Depuis mercredi et l’adoption par le Parlement européen de la résolution intitulée « Communication stratégique de l’Union visant à contrer la propagande dirigée contre elle par des tiers » a relancé le sentiment de « persécution ». Ce texte qui émane de la Commission européenne, vise clairement les médias russes. La résolution appelle les pays de l'Union à « répondre à la guerre de l'information menée par la Russie et les terroristes islamistes ». Un parallèle qui est plûtot mal passé même au sein du Parlement. Moins de la moitié de députés ont voté en faveur de cette résolution : 304 députés ont voté pour, 179 contre et 208 abstentions. Francis Wurtz, député européen honoraire, rappelle que la rapporteure du projet, « Madame Anna Elzbieta Fotyga, n'est autre qu'une ancienne "Cheffe de la Chancellerie" du Président polonais ultra-nationaliste Lech Kaczynski. A l'assemblée de Strasbourg, elle s'estime référante sur les questions de "Sécurité-Défense" et fait partie de la Délégation permanente pour les relations avec l'OTAN...Rien d'étonnant, donc, à trouver sous sa plume des outrances nauséabondes vis-à-vis de Moscou. Le problème est qu'elle parvient à recueillir sur son rapport les voix d'une majorité de parlementaires de la Commission qui est, en principe, en charge... des enjeux diplomatiques européens ! »
Dans l’ancienne capitale des Tsars de Russie, Saint-Pétersbourg, les habitants eux restent abasourdis par une telle décision. « Je trouve cette décision dangereuse. Car chacun doit pouvoir accepter une autre opinion que la sienne notamment en Europe et en France qui ont été des modèles pour nous. Ces décisions politiques sont entrain de détruire les derniers points d’échanges entre nos sociétés », réagit Lioudmila, 55 ans qui travaille à mi-temps dans une société de communication.

Une attaque à la liberté d’information

Au moment où la résolution a été adoptée, un forum sur les médias et le dialogue entre les cultures s’est tenu dans la Venise du nord réunissant près de 200 journalistes italiens, allemands, baltes, serbes, arméniens, français, finlandais et russes. Parmi eux, Ania une jeune étudiante de l’école de journalisme de Saint-Pétersbourg n’arrivait pas à comprendre ce geste : « Nous devrions au lieu de multiplier ces interdictions davantage échanger. La propagande ou la désinformation progresse justement avec ce type de texte qui force à se replier sur soit même ».
L’adoption de ce texte va poser problème car il porte atteinte à la charte des droits fondamentaux. Pour Maria Zakharova la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, répondant à l’Humanité :« Nous espérons que cette résolution ne portera pas atteinte au travail des médias russes. Car fermer des chaîne de télévisions ou des journaux demeure une décision intolérable. Quelle démocratie peut prendre ce type résolution ? C’est une attaque à la liberté d’information. Quant au terme de propagande, il ne le maîtrise pas. Car qui actuellement organise une propagande contre un pays tiers, la Russie ».
Si cette résolution allait à son terme, touchant des médias russes alors « Moscou prendrait des mesures de représailles », prévient Maria Zakharova. Devant ces tensions et pour lutter contre la désinformation de part et d’autre (conflit en Ukraine, guerre en Syrie, crise des réfugiés...), des rencontres vont se tenir entre les journalistes russes et européens. « Il est important de discuter afin d’éviter ces surenchères et faire tomber les préjugés. La première rencontre se tiendra à Moscou en décembre et la seconde à Bruxelles », se félicite Nadezhda Azhgikhina, vice-présidente de la Fédération européenne des journalistes et responsable du syndicat des journalistes russes.

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