Actualites // IV annee // Un progrѐs qui s’amorce dans les négociations sur l’Ukraine

Par La Voix de la Russie | Vladimir Poutine a qualifié de positives les négociations sur la crise ukrainienne à Milan. La rencontre entre les présidents russe et ukrainien en marge du forum Europe-Asie qui était l’événement le plus marquant de la semaine passée, se déroulait en plusieurs étapes tant avec la participation des leaders des principaux pays européens qu’en tête-à-tête.

Le président Poutine a donné une conférence de presse à l’issue des négociations. Selon lui, il faut surtout que les parties en conflit respectent les accords réalisés auparavant à Minsk :

« Je suis d’accord avec les collègues que les accords de Minsk doivent servir de référence pour le règlement en Ukraine. Je tiens à noter que, malheureusement, ces accords ne sont pas entièrement respectés par les deux parties, c’est-à-dire par les miliciens et les militaires ukrainiens. Cela s’explique par des raisons objectives et subjectives mais je veux bien croire que les parties feront tout leur possible pour les honorer entièrement. »

Les résultats modestes des négociations à Milan tiennent à la position mal assurée du président ukrainien Piotr Porochenko. D’une part, il doit garantir l’approvisionnement de l’Ukraine en gaz en prévision de la saison de chauffage et promettre aux électeurs une victoire prochaine sur les dissidents du Donbass mais, d’autre part, en homme pragmatique il se rend compte que l’armée ukrainienne en plein délitement n’est plus en mesure de combattre dans le sud-est du pays. Il est en outre soumis à de fortes pressions de la part de la droite et des nationalistes qui revendiquent rien de moins que la guerre avec la Russie. Par ailleurs, Washington semble être très intéressé à un nouveau foyer d’instabilité en Europe et notamment au Donbass. En même temps, les relations normales avec la Russie sont la condition impérative de survie de l’État ukrainien, estime Alexeï Belianine, chargé de cours à l’Institut international d’économie et des finances :

« Les autorités de Kiev sont vitalement intéressées aux recherches d’un compromis raisonnable avec Moscou parce, la rhétorique mise à part, elles comprennent que la situation objective est telle que l’Ukraine ne peut pas exister plus ou moins dignement en l’absence de relations normales avec la Russie. »

A propos, le cabinet ukrainien avait d’avance remis en cause toute possibilité de percée aux négociations de Milan, en fixant les nouvelles conditions de reprise des livraisons du gaz russe. Kiev refuse désormais d’acheter le gaz en régime de prépaiement et rien d’étonnant que la Russie n’accepte pas ces conditions de la part du mauvais débiteur qu’est l’Ukraine. Cette position a été confirmée par Vladimir Poutine à la conférence de presse à Milan qui a déclaré que la Russie ne livrera plus le gaz à l’Ukraine à crédit. Vassili Stoïakine, directeur du Centre de marketing politique estime que le diktat égoïste des États-Unis avait poussé les autorités de Kiev dans une impasse :

« Premièrement, le problème gazier ne peut pas être résolu par le président Porochenko parce qu’il relève du premier ministre Iatseniouk. Or, il ne fait qu’exécuter les ordres de Washington. Le problème qui est encore aggravé par l’insolvabilité de l’Ukraine. »

On comprend bien dans ce contexte l’appel lancé par Vladimir Poutine au forum de Milan. Le chef de l’État russe préconise le développement des formats de coopération régionaux destinés à contrecarrer les tentatives de certains pays de déterminer les destinées des États et des régions.

Les négociations sur la question gazière reprendront le 21 octobre à Bruxelles. Le compromis serait dans l’intérêt de Kiev. En effet, il est évident que si l’Ukraine ne reçoit pas le gaz russe, la situation intérieure risque de s’aggraver à nouveau dans un mois ou deux et tous les accords de Milan pourraient partir en fumées d’une nouvelle spirale de la guerre civile et des rivalités de pouvoir à Kiev.
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